Réflexions

Quelques mots parmi tant d’autres, éventuellement ceux-ci.

Blessure et création ou l’éloge de la douleur

Blessure et création ou l’éloge de la douleur

A l’origine de tout art se trouve la blessure. Sans cette douleur, sans ce vide, sans cette étrange et insurmontable oppression, l’expression artistique, forme la plus aboutie de l’extériorisation humaine, ne saurait naître. Effort suprême, la poïesis n’est point le fruit d’un homme sain ; c’est le désespoir, la noirceur qui le pousse à s’y verser. L’âme souffrante crée, l’homme transpercé exprime.

A propos

Où ce qui s’annonce comme une biographie relève davantage de l’anti-biographie…

Louis Frédéric MUSKENS

Louis Frédéric MUSKENS

C’est en créant cette rubrique que je me suis rendu compte de son inutilité des plus absolues. Je ne suis, ni tout à fait celui que je fus, ni tout à fait celui que je serai… A fortiori, je ne suis plus exactement celui qui a pris les photographies présentes sur ce site,  et ne suis pas encore exactement celui qui mettra en ligne les suivantes. Enfin, je ne suis pas imbu de ma propre personne au point de consacrer une page entière au cours de ma vie.

C’est assurément le propre de l’homme que d’être à chaque instant quelque peu différent, tout en restant le même. Je suis donc la somme de ce que j’ai vécu jusqu’à présent. Néanmoins, loin de vouloir exposer ici les différents événements qui me constituent, je souhaite présenter ce qui les rassemble. Même si la profondeur de l’être se juge à son expérience, l’essentiel est ailleurs. L’identité d’une personne, dans tout son sens, réside dans ce qui relie ces instants pour en faire un tout, une vie.

Or, quel est ce noyau dur autour duquel gravite notre vécu, quel est ce fil dont notre existence est cousue, quel est donc ce vide qui contient tout ? S’agit-il de notre enveloppe corporelle ? Certainement pas, attendu qu’elle porte les changements les plus palpables qui soient. S’agit-il de ce qui reste inchangé dans notre esprit ? J’en doute, à moins que nous ne considérions nous résumer à notre goût pour un certain aliment, ou notre phobie la plus primitive. S’agit-il de notre mémoire ? Peut-être, mais notre mémoire ne cesse elle-même d’évoluer en cela que nous oublions certains souvenirs, et en créons de nouveaux. A l’instar de Descartes cherchant l’îlot ferme du « moi » au milieu d’un océan de doute dont l’écume menace sans cesse l’existence même du « je », nous nous trouvons dans la délicate situation de reconnaître l’existence d’un noyau dur de l’être, sans pour autant parvenir à le définir, ni même à le saisir.

Je n’ai pas l’ambition, ni l’effronterie de vouloir répondre à une telle question existentielle ; à mon sens, c’est là tout le domaine d’étude de l’art. Si l’on reconnaît bien souvent le questionnement et la réflexion proposés par la littérature ou la peinture, la photographie ne jouit pas d’un renom comparable. Or, selon moi, la photographie, avec tous les bouleversements qu’elle a engendrés sur notre perception du temps et de la continuité, contribue tout autant à la recherche de cette essence de l’être.

Vous qui souhaitez peut-être assouvir votre curiosité me concernant, ce qui me constitue se trouve à portée de vos mains, sous le regard de vos yeux… Errez dans le portfolio, lisez quelques uns de mes articles, plongez-vous dans la section projets. Vous y apprendrez bien plus sur moi que vous ne pourriez le faire à la lecture d’une biographie regroupant certains événements insignifiants qui me caractérisent.

© Louis Frédéric MUSKENS – Tous droits réservés